samedi 5 mars 2016

Introduction à la Permaculture

Mardi 23 février, Michel nous présentait une entrée en matière concernant la Permaculture :


Bien plus qu’une méthode de jardinage, la Permaculture est « une philosophie de vie ». C’est l’art d’aménager des habitats humains stables, productifs, en imitant les écosystèmes naturels. On peut imaginer aménager une ville, une école, … selon cette philosophie.
Les fondateurs : King (1911), puis Mollison et Holmgren (1978)
Au centre : une idée d’aménagement = « design » (conception, planification)

  • Une éthique de base = prendre soin des hommes, prendre soin de la Terre, créer l’abondance et redistribuer les surplus

  • Notion de rêve (le rêve de celui qui développe un projet de permaculture) : qu’est-ce que je veux obtenir ? (ex : cultiver des fraises ? cultiver de la salade toute l’année ? faciliter les prises de décisions dans un groupe ? …)

  • Notion de contexte : pas de recette, tout est déterminé par le contexte = le terrain, le climat, les moyens dont on dispose (temps, argent) …

Les principes de la permaculture. Chaque permaculteur peut développer son propre système de principes et en ajouter à ceux qui font référence, tels que :

  • un élément doit assurer au minimum 3 fonctions (qu’il s’agisse d’une plante, un animal, la citerne d’eau de pluie, la maison …)
  • chaque fonction importante doit être assurée par plusieurs éléments
  • les déchets des uns sont les ressources des autres
  • capter et stocker l’énergie
  • intégrer plutôt que séparer
  •  

Le design : tous les éléments sont reliés entre eux, et l’idée est de les positionner judicieusement les uns par rapport aux autres en sorte de maximiser les interactions positives.

  1. identifier les éléments du projet et dresser pour chacun, la liste de ses besoins et de ses produits. Exemple : dans mon projet de jardin, j’ai une haie et un potager. Parmi les produits de la haie, on peut trouver : de l’ombre, du bois, des feuilles, des abris pour les oiseaux et les insectes, une barrière contre le vent, l’érosion, la vue, etc. Parmi les besoins du potager, on peut trouver : de la fertilité (terre, vers de terre, compost …), un jardinier, de l’eau, du soleil/de l’ombre, un équilibre acido-basique, etc.
  2. repérer les liens entre les éléments. Dans l’exemple précédent : la haie peut procurer de l’ombre au potager (selon le contexte, ce lien peut être favorable ou défavorable au projet)
  3. zoner l’espace : une manière d’organiser les éléments du design dans un environnement humain basé sur la fréquence de ses utilisations, la fréquence des déplacements nécessaires pour y accéder et le temps passé dans chaque zone. On considère généralement au centre, la maison ; et la dernière zone est l’espace sauvage (= où on ne va pas). On positionnera le persil dont on a besoin tous les jours plus près de la maison, que les noix qu’on ne va récolter qu’une fois dans l’année …
  4. dessiner le diagramme, qui indique sur une superposition de calques, les secteurs d’ensoleillement (en fonction de la saison), les vents dominants, etc.

Les étapes du cycle de réalisation d’un projet en permaculture :

  • observation
  • design
  • mise en place
  • observation / évaluation
  • ajustement / maintenance …

Quand on observe les cycles naturels d’évolution de la nature sauvage à partir d’un sol nu, on voit apparaitre d’abord quelques plantes pionnières, puis qui se densifient ; émergent ensuite des plantes ligneuses, d’abord arbustives, puis plus denses et plus hautes, jusqu’à constituer une forêt = le CLIMAX. Plutôt que de dépenser beaucoup d’énergie à rester au niveau des cycles à sol nu, l’idée de la permaculture est de travailler au  niveau intermédiaire, où on va associer :

  • un sol couvert en permanence
  • des plantes vivaces
  • densité
  • diversité
  • verticalité

Le graal de la permaculture : « le jardin – forêt » ou l’idée de « forêt nourricière » développée par Robert Hart dans les années 60. Des arbres fruitiers accueillent à leur pied des arbustes de sous-bois (ex : fruits rouges), aux pieds desquels on va trouver des légumes vivaces (chénopodes …) et on va faire pousser une liane sur le tronc de l’arbre (ex : kiwi)

 

Quelques références pour compléter :
  • Association LA FORET NOURRICIERE - Franck NATHIÉ, Chercheur et Animateur Référent, propose des visites commentées de ses 3 haies fruitières à CAMPEL (35330). L’association propose aussi des stages de formation. http://www.foretscomestibles.com/
  • La Ferme biologique du Bec Hellouin est une ferme expérimentale fonctionnant selon les principes de la permaculture. Installée en Normandie, elle est engagée dans un programme de recherche en partenariat avec l’INRA et AgroParisTech. Elle propose par ailleurs des formations en permaculture, jardinage et maraichage. http://www.fermedubec.com/ferme.aspx 
  • L’association Vert le jardin propose des animations et formations autour d’un jardin partagé sur Rennes. http://www.vertlejardin.fr/spip.php?rubrique5
  • Le livre « Jardiner, sol vivant » est à emprunter à la médiathèque.