vendredi 25 novembre 2022

Pourquoi faut-il changer notre façon de consommer ?

Auteur : Marine Degrenne

A l’heure où sonnent les cloches du Black Friday, il semble utile de rappeler que si le système économique consumériste actuel a l’air de fonctionner, il est en réalité en crise. En fait, à bien y regarder et compte tenu de l’état de notre climat, on ne peut pas continuer comme ça :

Produire et acheter frénétiquement nous mène dans le mur.

Pour mieux consommer, il faut prendre en compte le cycle de vie complet des objets que nous utilisons.



Cycle de vie

 Avec nos lunettes de consommateurs (avertis !), nous nous concentrons souvent sur l’usage des
objets que nous achetons, ce que cet objet va apporter à notre quotidien du moment où l’on
acquiert jusqu’au moment où on s’en débarrasse (et où on s’imagine qu’il sera recyclé alors qu’en
réalité moins de 30 % de nos déchets pourront servir à créer de nouveaux objets)
. Cependant, on
oublie que le moment où on a l’objet dans les mains n’est qu’une partie de la vie de ce dernier. Le
cycle de vie d’un objet comprend donc non seulement le moment de son utilisation, mais aussi celui
de son émergence (extraction et transformation des matières, assemblage, production, mise en
rayon) et le moment de son obsolescence (gestion de l’objet devenu déchet).

C’est Annie Leonard qui s’attaque la première (en 2007) à expliquer de façon pédagogique ce que recouvre la vie d’un objet dans une courte vidéo intitulée « Story of Stuff » (https://www.youtube.com/watch?v=9GorqroigqM). Elle remet en perspective les limites de notre système qui mise sur toujours plus de consommation. Ce système linéaire transforme sans cesse des objets en déchets. Il épuise les ressources naturelles, il pollue l’air et l’eau , il exploite au passage des humains pour arriver à produire toujours plus, enfin il émet beaucoup beaucoup de CO2, ce qui dérègle notre climat… 

Une autre vidéo très parlante sur cette question a été réalisée par Greenpeace (https://www.youtube.com/watch?v=vPyU4xutRjo). Dans cette vidéo, on suit la vie d’une cuillère en plastique et tout le coût économique, énergétique, environnemental, humain que ça représente et tout cela pour un usage d’à peine 1 heure et pour finir dans une poubelle.

Analyse du cycle de vie (ACV) 

Savez-vous ce qu’on appelle analyse du cycle de vie (ACV) ? C’est une nouvelle façon d’envisager l’impact environnemental d’un objet. Avec l’ACV, on considère tout le cycle de vie d’un objet : du prélèvement des ressources et matières premières, à la fabrication, à son transport, à l’usage et ensuite au moment où on le jette et où on doit gérer le déchet. Ce n’est en aucun cas un outil marketing mais une méthode d’analyse scientifique de référence. En utilisant cette approche multicritères, très poussée qu’est l’ACV, une révolution est en marche, notamment grâce aux fortes incitations de l’Union Européenne et de l’ONU et au calendrier législatif qui s’annonce (réglementation "Product Environmental Footprint"). L’ACV permet déjà des progrès majeurs pour l’évaluation de l’impact environnemental des objets et promet l’éco-conception à grande échelle, c’est-à-dire l’intégration de ces résultats dans la fabrication des futurs objets.

 

Réduire son impact environnemental 

Nous pouvons réduire notre impact sur l’environnement, en appliquant nos efforts sur tout le cycle de vie :

Pour commencer, on peut s’engager à réduire ses déchets, en mettant en pratique les 5R du zéro déchet édictés par Béa Johnson, la pionnière du zéro déchet dans le monde :

1. REFUSER (le jetable, la publicité, les injonctions du type « plus neuf, plus beau, plus d’options, moins cher », les goodies, les aliments ultratransformés…),
2. REDUIRE (moins d’emballages, moins d’articles neufs pour moins gaspiller de ressources, moins de transport, moins de quantité, consommer éthique, local, bio et plus végétal…)
3. REUTILISER (réparer, revendre, donner, upcycler, partager, louer, …)
4. RENDRE à la terre (composter)
5. et RECYCLER (quand c’est possible… !)

Nous pouvons aussi :

  • prendre conscience que nous vivons sur une planète finie, avec des limites et qu’on ne peut pas consommer comme si nous avions les ressources de 3 planètes à disposition (le Français vit comme s’il avait 2,9 planètes)
  • revenir à une échelle plus locale pour plus de simplicité, de transparence, de partage, de solidarité
  • développer notre esprit critique face au greenwashing et toujours chercher la cohérence
  • faire passer la soutenabilité, la santé, la sécurité et la justice sociale en priorité dans nos achats en choisissant par exemple des marques dont les labels garantissent un plus grand respect des ressources de la planète
  • dénoncer et boycotter les grosses entreprises qui violent les lois internationales ou pillent et détruisent nos ressources communes

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