vendredi 3 mars 2017

De nouveaux pommiers aux vergers conservatoires d’Acigné Chapitre 2 : la collecte des greffons

Suite du chapitre 1 : La génèse


Vendredi 24 février 2017 – Alain, Catherine, Edith et sa petite fille, Gérard et Sylvie ont accompagné Jean-François Aubert, des Mordus de la Pomme, qui avait repéré des variétés à greffer. 


Belle sortie, cette collecte aux greffons ! Jean-François Aubert et les deux agriculteurs rencontrés, Francis Veillard à la Ville-Aubrée sur Acigné et Daniel Sauvée à la Trunais sur Betton, nous ont raconté plein de choses intéressantes. Voici quelques informations dont je me souviens. 



Les greffons sont à prendre sur le bois de l’année dans l’arbre à cloner. Le bois de l’année est un bois tendre de couleur plus foncée en bout de branche. Il se casse facilement à l’endroit où il change de couleur. Sur les arbres jeunes, le bois de l’année peut être assez long mais sur les vieux il peut se réduire à 5-6 cm. Surtout si l’arbre a donné beaucoup de fruits la saison précédente. Il peut difficilement grandir et faire des fruits en même temps.

Les deux agriculteurs étalent leur marc de pomme dans un coin de champs pour que des pommiers poussent spontanément. Ils s’en servent ensuite souvent comme porte-greffes.


Pour Jean-François, le greffage est le clonage d’une variété existante. C’est utile pour conserver des variétés anciennes. Cela permet aussi d’avoir plus rapidement des fruits. Dans les petits jardins, le plus efficace est de prendre un porte-greffe « nanifiant » , qui restera donc petit, et de greffer plusieurs variétés différentes sur différentes branches du porte-greffe. En plus cela rend un très bel effet, nous disait M. Sauvée. C’est aussi la suggestion qu’on trouve dans le lien sur la foret nourricière : http://www.foretscomestibles.com/documentation-ressource-permaculture/greffage-et-permaculture.html

Jean-François garde ses greffons, enfoncés d’un tiers dans un bac à sable à l’ombre d'un mur.


Pour favoriser la biodiversité, Jean-François conseille plutôt de planter des pépins ou de jeter ses restes de pomme sur les talus. Le hasard de la génétique peut alors opérer et parfois faire apparaitre une nouvelle variété de pomme.

 
Jean-François nous a raconté une anecdote à propos du brevetage du vivant : un producteur professionnel de pommes auquel il demandait de pouvoir prélever des greffons lui a répondu que c’était impossible pour des pommiers Delbard, à moins de s’acquitter d’une royaltie pour chaque greffon …


Les deux agriculteurs nous ont parlé de leurs parents qui fournissaient des pommes ou produisaient du cidre pour Rennes. C’est cela qui donnait un peu de revenus pour la ferme. D’Acigné, ils partaient à 3 heures du matin  pour livrer à Rennes vers 7 heures. Ils transportaient des barriques de 1200 ou de 3000 litres qu’ils chargeaient avec leurs chevaux en les glissant sur des rails en bois - les poulains.

Autrefois, les paysans pouvaient livrer de petites quantités de pommes - une ou deux tonnes, à la coopérative. Maintenant, les industriels du cidre ne veulent que de grosses quantités. Les producteurs ont de 15 à 50 ha de pommiers.



Sur la photo, chaque collant bleu correspond à une greffe à l’anglaise : le biseau du greffon est plaqué sur le biseau du porte-greffe et maintenu par le collant. Il y a plusieurs greffages sur un même pied.



A suivre dans le chapitre 3 : le greffage par les élèves de l’école primaire

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