Vendredi 24 février 2017 –
Alain, Catherine, Edith et sa petite fille, Gérard et Sylvie ont accompagné
Jean-François Aubert, des Mordus de la Pomme, qui avait repéré des variétés à
greffer.
Belle sortie,
cette collecte aux greffons ! Jean-François Aubert et les deux
agriculteurs rencontrés, Francis Veillard à la Ville-Aubrée sur Acigné et Daniel
Sauvée à la Trunais sur Betton, nous ont raconté plein de choses intéressantes.
Voici quelques informations dont je me souviens.
Les
greffons sont à prendre sur le bois de l’année dans l’arbre à cloner. Le bois de
l’année est un bois tendre de couleur plus foncée en bout de branche. Il se
casse facilement à l’endroit où il change de couleur. Sur les arbres jeunes, le
bois de l’année peut être assez long mais sur les vieux il peut se réduire à
5-6 cm. Surtout si l’arbre a donné beaucoup de fruits la saison précédente. Il
peut difficilement grandir et faire des fruits en même temps.
Les
deux agriculteurs étalent leur marc de pomme dans un coin de champs pour que
des pommiers poussent spontanément. Ils s’en servent ensuite souvent comme porte-greffes.
Pour Jean-François,
le greffage est le clonage d’une variété existante. C’est utile pour conserver
des variétés anciennes. Cela permet aussi d’avoir plus rapidement des fruits.
Dans les petits jardins, le plus efficace est de prendre un porte-greffe
« nanifiant » , qui restera donc petit, et de greffer plusieurs
variétés différentes sur différentes branches du porte-greffe. En plus cela
rend un très bel effet, nous disait M. Sauvée. C’est aussi la suggestion qu’on
trouve dans le lien sur la foret nourricière : http://www.foretscomestibles.com/documentation-ressource-permaculture/greffage-et-permaculture.html
Jean-François
garde ses greffons, enfoncés d’un tiers dans un bac à sable à l’ombre d'un mur.
Pour
favoriser la biodiversité, Jean-François conseille plutôt de planter des pépins
ou de jeter ses restes de pomme sur les talus. Le hasard de la génétique peut
alors opérer et parfois faire apparaitre une nouvelle variété de pomme.
Jean-François
nous a raconté une anecdote à propos du brevetage du vivant : un producteur
professionnel de pommes auquel il demandait de pouvoir prélever des greffons lui
a répondu que c’était impossible pour des pommiers Delbard, à moins de s’acquitter
d’une royaltie pour chaque greffon …
Les
deux agriculteurs nous ont parlé de leurs parents qui fournissaient des pommes
ou produisaient du cidre pour Rennes. C’est cela qui donnait un peu de revenus
pour la ferme. D’Acigné, ils partaient à 3 heures du matin pour livrer à
Rennes vers 7 heures. Ils transportaient des barriques de 1200 ou de 3000
litres qu’ils chargeaient avec leurs chevaux en les glissant sur des rails en
bois - les poulains.
Autrefois,
les paysans pouvaient livrer de petites quantités de pommes - une ou deux
tonnes, à la coopérative. Maintenant, les industriels du cidre ne veulent que
de grosses quantités. Les producteurs ont de 15 à 50 ha de pommiers.
Sur
la photo, chaque collant bleu correspond à une greffe à l’anglaise : le biseau
du greffon est plaqué sur le biseau du porte-greffe et maintenu par le collant.
Il y a plusieurs greffages sur un même pied.
A suivre dans le
chapitre 3 : le greffage par les élèves de l’école primaire …
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