Vendredi 24 mars 2017 –
Courants Alternatifs a proposé à la classe de Mme Le Tonquèze, une animation
scolaire menée par Laeticia de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).
Défendre et protéger
les oiseaux et la nature de façon générale.
Laeticia nous explique : « s’occuper
des oiseaux, c’est aussi s’occuper de tout ce dont ils ont besoin : pour
se nourrir, boire, se déplacer, se reproduire … et vous allez pouvoir nous
aider à le faire ! »
- Quel est le point commun entre le crapaud, le
frelon européen, la chauve-souris pipistrelle, la coccinelle, la musaraigne et
la mésange bleue ?
- Ils aident tous au verger
- Bravo Alycia ! On les appelle les
« auxiliaires » du verger. En effet, le crapaud mange des mollusques
(corps mou, dessous plat), comme …
- des escargots ou des limaces
- Oui Nolann ! La chauve-souris, elle,
attrape des insectes comme …
- des mouches, des moustiques
- En effet, Aymane ! et aussi des
papillons : tous les insectes qui volent et qu’elle rabat devant elle avec
ses ailes. La musaraigne (avec son museau pointu) mange aussi des insectes,
mais qui sont sur le sol. Quant à la coccinelle, elle mange des pucerons qui se
nourrissent en pompant la sève des plantes. Le frelon est particulier, car
l’adulte et sa larve ne mangent pas la même chose : l’adulte aime beaucoup
le nectar (liquide sucré produit par la fleur). Quand il vient en boire sur la
fleur, son corps se recouvre de pollen. Et quand il va butiner une autre fleur,
le pollen se dépose, ce qui permettra à la fleur de se transformer en
fruit ! La larve du frelon mange des insectes que les adultes vont lui
chercher tout autour du nid. Et la mésange ? De quoi se
nourrit-elle ? De quoi a-t-elle besoin ?
Pour le savoir, et savoir ainsi comment les attirer dans nos
vergers, nous allons aller les observer …
Initiation à
l’observation d’oiseaux
Il faut d’abord être très attentif, et quand on voit un
oiseau, se demander :
-
quelle est sa forme (ex : une petite boule
avec une longue queue …)
-
quelle est sa taille : celle d’un
doigt ? celle d’une main ? ou celle de l’avant-bras ?
-
où se trouve-t-il : dans un buisson de
ronces ? sur un fil électrique ? au sol ?
Quand on a recueilli suffisamment d’informations
d’observation, on peut chercher sur une fiche d’identification pour trouver le
nom de l’oiseau.
Après, on va utiliser nos oreilles : CHUT !! il
faut rester groupés, les oreilles en alerte pour ne pas les faire fuir … Et là,
si on en voit un, on peut utiliser les jumelles (sauf si c’est un petit oiseau
qui se déplace beaucoup). Laetitia a apporté toute une caisse de
jumelles ! Chaque élève peut s’initier à les utiliser.
Partons maintenant
observer sur le terrain ce dont les oiseaux ont besoin pour être bien auprès de
nos vergers …
Laeticia nous explique qu’il existe un insecte, appelé le
carpocapse, qui pond ses œufs dans les pommes. C’est sa larve, le petit ver
qu’on découvre parfois en croquant dans une pomme ! Or, les mésanges
raffolent des carpocapses … Il nous faut donc attirer et protéger les mésanges
pour éviter d’avoir trop de mauvaises surprises. Pour nourrir ses petits, un
couple de mésanges peut faire jusqu’à 600 allers-retours par jour entre le nid
et la zone d’alimentation !
Les mésanges se nourrissent aussi de graines, d’où l’intérêt
de laisser pousser à proximité des vergers des
plantes herbacées, comme des orties ou des graminées. Des orties ? On
aurait plutôt envie de les écraser pour qu’elles ne nous piquent pas … Mais
près des vergers, il est bon d’avoir des
orties. Car les papillons viennent pondre leurs œufs sur des plantes
particulières : le « paon du jour » par exemple, pond sur les
orties exclusivement … Or ses chenilles vont nourrir d’autres animaux ! De
même, le papillon « machaon jaune » pond sur toutes les fleurs de la famille de la carotte : à planter pour
les attirer au verger ! Les papillons aident aussi à la pollinisation.
Nous avons pu observer un petit oiseau qui se cache dans les
buissons : c’est important de conserver des endroits de buissons touffus où les oiseaux puissent se cacher.
Il s’agit de l’accenteur mouchet, qui vient manger de tout petits insectes et
graines sur les chemins. Mais s’il y a des insecticides dans les environs,
l’accenteur n’aura plus rien à manger :
c’est pourquoi il faut éviter les insecticides !
Si on veut attirer le rouge-gorge, on pourra en avoir un
couple, mais pas plus, parce qu’ils ont un territoire qu’ils ne partagent pas
avec les autres (contrairement aux hirondelles qui vivent en colonies).
Nous avons pu observer un nid de pigeon – ou de
tourterelle – fait de brindilles tout en bazar … Le pigeon ramier (comme
tous les colombidés) mange les graines qu’il trouve au sol.
Il est important de prévoir un point d’eau près des vergers, pour que les animaux puissent
s’abreuver. On peut déposer un récipient avec un peu d’eau (de pluie) au fond,
mais il faut penser à y laisser un morceau de bois qui dépasse, pour qu’un
animal qui serait tombé dedans puisse en sortir facilement.
Si on a la chance d’avoir un petit ruisseau, ou de creuser un petit fossé non loin des
vergers, pour retenir l’eau en été, cela va attirer les crapauds, grenouilles,
salamandres, tritons (de la famille des amphibiens), qui vont se régaler des
escargots et limaces.
Le pivert adore les fourmis ! Pour l’attirer, il faut des arbres vieux avec des trous, ou des
nichoirs pour qu’il puisse se reproduire. Le grimpereau, lui, fait son nid dans
les écorces décollées des vieux chênes par exemple. Avec son bec en forme de
faucille, il déniche les insectes qui se cachent sous l’écorce des arbres. Il
apprécie aussi des petits tas de bois
laissés ici et là … Quant à la chouette chevêche, qui se nourrit de gros
insectes de nuits, comme les hannetons, elle apprécie aussi les arbres creux ou les vieilles maisons
pour faire son nid.
Et pour attirer les
insectes, qui vont nourrir tous ces oiseaux dans les vergers, que diriez-vous
de construire un hôtel à insectes ?
Il en existe plein de modèles. On peut utiliser des
tiges creuses d’ombellifères (fenouil), de bambou ou des tiges de sureau (au
cœur mou), pour attirer les abeilles solitaires : elles viennent y pondre
leur œuf, mette une boule de pollen à côté, puis referme l’alvéole avec un peu
de terre. On peut faire aussi des petits fagots, orientés plein sud, ou
utiliser des pots de fleur retournés et remplis de paille pour les
perce-oreilles. Car ce dont on a surtout besoin, c’est de DIVERSITE !
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