lundi 24 avril 2017

De nouveaux pommiers aux vergers conservatoires - Chapitre 8 : Comment attirer les auxiliaires dans nos vergers (animation scolaire de la LPO)

Suite du chapitre 7 : Questions des apprentis-greffeurs, une semaine après ...


Vendredi 24 mars 2017 – Courants Alternatifs a proposé à la classe de Mme Le Tonquèze, une animation scolaire menée par Laeticia de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).


Défendre et protéger les oiseaux et la nature de façon générale.
Laeticia nous explique : « s’occuper des oiseaux, c’est aussi s’occuper de tout ce dont ils ont besoin : pour se nourrir, boire, se déplacer, se reproduire … et vous allez pouvoir nous aider à le faire ! » 



Aujourd’hui, c’est Laetitia qui pose les questions …

-   Quel est le point commun entre le crapaud, le frelon européen, la chauve-souris pipistrelle, la coccinelle, la musaraigne et la mésange bleue ?

-   Ils aident tous au verger

-   Bravo Alycia ! On les appelle les « auxiliaires » du verger. En effet, le crapaud mange des mollusques (corps mou, dessous plat), comme …

-   des escargots ou des limaces 

-   Oui Nolann ! La chauve-souris, elle, attrape des insectes comme …

-   des mouches, des moustiques

-   En effet, Aymane ! et aussi des papillons : tous les insectes qui volent et qu’elle rabat devant elle avec ses ailes. La musaraigne (avec son museau pointu) mange aussi des insectes, mais qui sont sur le sol. Quant à la coccinelle, elle mange des pucerons qui se nourrissent en pompant la sève des plantes. Le frelon est particulier, car l’adulte et sa larve ne mangent pas la même chose : l’adulte aime beaucoup le nectar (liquide sucré produit par la fleur). Quand il vient en boire sur la fleur, son corps se recouvre de pollen. Et quand il va butiner une autre fleur, le pollen se dépose, ce qui permettra à la fleur de se transformer en fruit ! La larve du frelon mange des insectes que les adultes vont lui chercher tout autour du nid. Et la mésange ? De quoi se nourrit-elle ? De quoi a-t-elle besoin ?

Pour le savoir, et savoir ainsi comment les attirer dans nos vergers, nous allons aller les observer …


Initiation à l’observation d’oiseaux

Il faut d’abord être très attentif, et quand on voit un oiseau, se demander :

-          quelle est sa forme (ex : une petite boule avec une longue queue …)

-          quelle est sa taille : celle d’un doigt ? celle d’une main ? ou celle de l’avant-bras ?

-          où se trouve-t-il : dans un buisson de ronces ? sur un fil électrique ? au sol ?


Quand on a recueilli suffisamment d’informations d’observation, on peut chercher sur une fiche d’identification pour trouver le nom de l’oiseau.
Après, on va utiliser nos oreilles : CHUT !! il faut rester groupés, les oreilles en alerte pour ne pas les faire fuir … Et là, si on en voit un, on peut utiliser les jumelles (sauf si c’est un petit oiseau qui se déplace beaucoup). Laetitia a apporté toute une caisse de jumelles ! Chaque élève peut s’initier à les utiliser.

Partons maintenant observer sur le terrain ce dont les oiseaux ont besoin pour être bien auprès de nos vergers …
Laeticia nous explique qu’il existe un insecte, appelé le carpocapse, qui pond ses œufs dans les pommes. C’est sa larve, le petit ver qu’on découvre parfois en croquant dans une pomme ! Or, les mésanges raffolent des carpocapses … Il nous faut donc attirer et protéger les mésanges pour éviter d’avoir trop de mauvaises surprises. Pour nourrir ses petits, un couple de mésanges peut faire jusqu’à 600 allers-retours par jour entre le nid et la zone d’alimentation !
Les mésanges se nourrissent aussi de graines, d’où l’intérêt de laisser pousser à proximité des vergers des plantes herbacées, comme des orties ou des graminées. Des orties ? On aurait plutôt envie de les écraser pour qu’elles ne nous piquent pas … Mais près des vergers, il est bon d’avoir des orties. Car les papillons viennent pondre leurs œufs sur des plantes particulières : le « paon du jour » par exemple, pond sur les orties exclusivement … Or ses chenilles vont nourrir d’autres animaux ! De même, le papillon « machaon jaune » pond sur toutes les fleurs de la famille de la carotte : à planter pour les attirer au verger ! Les papillons aident aussi à la pollinisation.
Nous avons pu observer un petit oiseau qui se cache dans les buissons : c’est important de conserver des endroits de buissons touffus où les oiseaux puissent se cacher. Il s’agit de l’accenteur mouchet, qui vient manger de tout petits insectes et graines sur les chemins. Mais s’il y a des insecticides dans les environs, l’accenteur n’aura plus rien à manger :  c’est pourquoi il faut éviter les insecticides !
Si on veut attirer le rouge-gorge, on pourra en avoir un couple, mais pas plus, parce qu’ils ont un territoire qu’ils ne partagent pas avec les autres (contrairement aux hirondelles qui vivent en colonies).
Nous avons pu observer un nid de pigeon – ou de tourterelle – fait de brindilles tout en bazar … Le pigeon ramier (comme tous les colombidés) mange les graines qu’il trouve au sol.
Il est important de prévoir un point d’eau près des vergers, pour que les animaux puissent s’abreuver. On peut déposer un récipient avec un peu d’eau (de pluie) au fond, mais il faut penser à y laisser un morceau de bois qui dépasse, pour qu’un animal qui serait tombé dedans puisse en sortir facilement.
Si on a la chance d’avoir un petit ruisseau, ou de creuser un petit fossé non loin des vergers, pour retenir l’eau en été, cela va attirer les crapauds, grenouilles, salamandres, tritons (de la famille des amphibiens), qui vont se régaler des escargots et limaces. 


Le pivert adore les fourmis ! Pour l’attirer, il faut des arbres vieux avec des trous, ou des nichoirs pour qu’il puisse se reproduire. Le grimpereau, lui, fait son nid dans les écorces décollées des vieux chênes par exemple. Avec son bec en forme de faucille, il déniche les insectes qui se cachent sous l’écorce des arbres. Il apprécie aussi des petits tas de bois laissés ici et là … Quant à la chouette chevêche, qui se nourrit de gros insectes de nuits, comme les hannetons, elle apprécie aussi les arbres creux ou les vieilles maisons pour faire son nid.
Et pour attirer les insectes, qui vont nourrir tous ces oiseaux dans les vergers, que diriez-vous de construire un hôtel à insectes ?
Il en existe plein de modèles. On peut utiliser des tiges creuses d’ombellifères (fenouil), de bambou ou des tiges de sureau (au cœur mou), pour attirer les abeilles solitaires : elles viennent y pondre leur œuf, mette une boule de pollen à côté, puis referme l’alvéole avec un peu de terre. On peut faire aussi des petits fagots, orientés plein sud, ou utiliser des pots de fleur retournés et remplis de paille pour les perce-oreilles. 


Car ce dont on a surtout besoin, c’est de DIVERSITE !

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