Un nouveau centre de tri, plus grand, plus performant :
Ce centre de tri appartient au groupe Paprec (en expansion exponentielle depuis 1995 !). Le site du Rheu a démarré en 2011 avec une activité de recyclage de déchets des entreprises d’une-part et d’autre-part la construction d’un centre de tri très moderne et de grande capacité (tout le département ?).
Celui ci a démarré en septembre
2016 avec le SMICTOM des Pays de Vilaine (80 000 habitants) et Rennes-métropole
(450 000 habitants).
En juillet 2017, Rennes-métropole
a renouvelé le contrat de collecte des déchets à la société Suez. Ce qui a
donné lieu à des modifications des modes de collecte et des consignes de tri,
avec une extension très importante des types de déchets à mettre dans les bacs
jaunes. Cet accroissement de la valorisation des déchets ménagers est rendu
possible par ce nouvel équipement industriel.
(La collecte c’est 66 équipages/
33 camions par jour, qui travaillent en 2 x 8)
L’usine du Rheu traite environ 20
tonnes de déchets par heure (contre 7 à 8 tonnes dans la précédente). Ce qui
fait environ 35 000 tonnes par an, actuellement (capacité au Rheu : 60 000
tonnes). Chiffre que l’on peut comparer avec celui des déchets incinérés à
Villejean : 150 000 tonnes par an (qui permet le chauffage de
25 000 logements et de l’hôpital de Pontchaillou).
Chaque semaine,
l’usine produit 500 « balles » de différentes matières
compactées par une presse : 2 ou 3 camions par jour, chargés de balles de
papier ; 1 camion par jour, chargé de « balles » de plastique ;
1 camion par mois, chargé de « balles » d’aluminium. Ces
« balles » sont acheminées vers les différentes filières de
réutilisation.
Rennes-métropole rémunère Paprec
en fonction des quantités triées. Elle reçoit ensuite le prix de la vente des
« balles » aux entreprises acheteuses.
Comment
ça marche ?
Au centre de tri, travaillent 35
salariés (plus des intérimaires), 7 h par jour, en changeant de poste de
travail (toutes les 2h, le matin et toutes les 1h20, l’après-midi, en
s’organisant entre eux). Les tapis roulants de tri manuel sont situés dans un
espace insonorisé, climatisé et désodorisé.
Chaque déchet effectue en 10
minutes le parcours intégral qui fait 2 km.
Beaucoup d’opérations de tri sont
automatisées :
- les criblages balistiques
(déchets secoués sur des lattes plus ou moins écartées et inclinées) pour
séparer les corps plats (papiers,
cartons …), des corps creux
(bouteilles plastiques ... il vaut mieux ne pas les écraser quand nous les
mettons dans les bacs jaunes et laisser le bouchon).
- les capteurs optiques pour faire
le tri à l’intérieur des 2 catégories (corps plats et corps creux).
- des capteurs thermographiques (pour
séparer le papier du carton).
- des séparations par soufflage
ou par aspiration.
- un aimant permanent (overband)
pour capter les métaux ferreux.
- un séparateur à courant de
Foucault pour capter les métaux non ferreux (aluminium).
Cette nouvelle usine est
organisée pour récupérer les matières suivantes : papiers, cartons, les
différents plastiques, les bricks, les métaux (mais pas le bois : boîte à
fromage …).
Elle est beaucoup plus complexe
que la précédente et permet de trier et récupérer beaucoup plus de types de
déchets. Auparavant, la consigne était de mettre dans la « grande
poubelle » dès qu’on avait une hésitation pour ne pas alourdir la tâche
des personnes effectuant le tri. Aujourd’hui, on peut presque tout y mettre …
Quelques
précisions pour effectuer notre tri, en amont, à la maison :
À l’usine, on constate entre 10
et 15% d’erreurs de tri dans les apports.
On peut mettre du carton épais sauf s’il est mouillé (en
effet le taux d’humidité est vérifié dans les « balles », ce qui va
influer sur sa valeur à la vente). Mieux vaut le découper au minimum et se
contenter de le plier : il sera plus facilement trié.
Pour le papier, on peut mettre les agrafes, les spirales, les enveloppes à
fenêtre. Et éviter de le déchirer en morceaux. Les kleenex, le sopalin sont
destinés au composteur (ou à la poubelle pour l’incinération).
Pour les autres matières (plastiques, métaux), on peut mettre, a
contrario, de tous petits déchets. Par exemple, les « petits alu »,
comme la plaquette des médicaments (vidées), l’opercule de la bouteille de
lait, le papier alu du chocolat. Par exemple aussi, les couvercles des bocaux
et boîtes de conserves.
Pour être facilement repérées,
les tétrabriques ne doivent pas être
écrasées, mais seulement vidées : elles sont envoyées vers une filière de
récupération particulière pour séparer carton, alu, plastique (laisser le
bouchon). Les aérosols vides sont également acceptés et triés.
Donc, déchets vidés (emballages),
non compactés, ni emboîtés les uns dans les autres, mais pas nécessairement
propres et, en tout cas, pas lavés.
Les filières de récupération et d’utilisation des différentes matières
utilisent différents procédés (lavage, chauffage) qui ont un effet de
nettoyage : inutile d’augmenter la consommation d’eau en les lavant 2 fois
(d’autant que le gras est un problème pour les stations d’épuration).
On peut mettre les papiers gras,
les bouteilles d’huile, etc.
On peut mettre tous les
emballages et films plastiques (tube dentifrice, gobelets, … mieux vaut juste
détacher le film sur une barquette, pour une question de colle, et mettre le
tout dans le bac jaune).
Par contre le polystyrène expansé
se met dans le bac pour l’incinérateur (car il est composé à 98% d’air).
Eviter d’acheter des bouteilles en
PET opaque car actuellement, il n’y a pas de filière de recyclage. Ce sont des
bouteilles qui ont la même consistance que les bouteilles plastiques
transparentes mais qui sont opaques et un peu brillantes (à ne pas confondre
avec les bouteilles de lait blanches, très rigides)
Rennes-métropole a créé un site
internet pour répondre à nos interrogations sur notre tri ménager : http://dechets.rennesmetropole.fr/recherche/dechet
En
conclusion :
Cette usine ne doit pas nous
faire oublier l’objectif principal, fondamental : la réduction de nos déchets !
Cette usine, avec son ballet de
tapis roulant, ces hangars pharaoniques, ces montagnes de déchets, est
fascinante mais pas très « glamour » quand même (bruit, odeurs,
travail répétitif des employés, et bilan énergétique non nul certainement …).
Elle offre un reflet assez lissé de notre société de consommation …
Rennes-métropole mène d’ailleurs
une politique de réduction des déchets depuis de nombreuses années (1ers
composteurs distribués en 1995, subvention sur des projets associatifs,
programme « zero waste/zéro déchet », etc.) :
Pour plus d’information sur le
traitement des déchets dans Rennes-métropole, on peut consulter le « Rapport
annuel sur le prix et la qualité du service public de prévention et de
réduction des déchets de Rennes métropole », téléchargeable sur internet.
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