Voici les notes utilisées par Michel au cours de son topo et en premier deux vidéos :
- Une vidéo sur le jardin d'Emilia HAZELIP :
https://www.youtube.com/watch?v=BH1v8Iz7cAs
c'est la partie 1, il y a aussi une partie 2 - Une vidéo partielle de Geoff LAWTON sur le sol (sous-titrée en Français):
permaculture/91-permaculture-soil-introduction.html
LA PERMACULTURE
C’EST QUOI ?
Ce n’est pas une méthode de jardinage ou d’agricultureCe n’est pas un simple catalogue d’outils écolos
Ce n’est pas un terme générique désignant un mode de vie écolo
"LA PERMACULTURE, C’EST : AMENAGER(*) DES HABITATS HUMAINS DURABLES ET PRODUCTIFS EN IMITANT LE FONCTIONNEMENT DES ECOSYSTEMES NATURELS."
C’est travailler avec la nature et non pas contre elle.
C’est tenter de réintégrer l’humanité dans l’écosystème planétaire.
(*) Les anglo-saxons emploient le terme de «DESIGN» difficile à traduire par un seul mot à tel point qu’il est souvent repris tel quel dans les textes français au risque d’être mal compris. Il faut comprendre par ce terme : AMENAGER, CONCEVOIR, PLANIFIER, ORGANISER.
L’ETHIQUE DE LA PERMACULTURE :
Respecter la Terre.Respecter les humains.
Partager (réduire sa consommation, partager équitablement les surplus,...)
APPLICABLE A TOUS LES DOMAINES (jardin, fermes, mais aussi villages, quartiers urbains, écoles, balcons, ...) même si à l’origine le concept a été développé pour l’agriculture.
PERMACULTURE = PERMANENT AGRICULTURE, puis, de plus en plus : PERMANENT CULTURE.
HISTOIRE :
Formalisée par deux Australiens dans les années 70 :
Bill MOLLISSON
David HOLMGREEN
Auteurs de deux livres fondateurs : Permaculture 1 et 2.
Des liens avec la pensée de FUKUOKA au Japon (non agir, voir le livre «La révolution d’un seul brin de paille»)
Autres noms connus aujourd’hui :
Geoff LAWTON (Australie) connu pour le succès du re-verdissement d’une zone désertique en Jordanie (nombreuses vidéos sur Internet).
Patrick WHITEFIELD (GB) => Nombreux ouvrages.
Emila HAZELIP (Française d’origine Espagnole) a développé la notion de jardin synergétique sans bêchage (voir aussi le livre de JM. LESPINASSE «Le jardin naturel» qui reprend beaucoup de ses idées).
Plus connue dans les pays anglophones, les livres sur la permaculture commence à se diffuser en France avec des traductions et des stages de plus en plus nombreux (Association «BrindePaille», Ferme du petit Colibri, ferme du Bec Hellouin en France).
Le mouvement des villes en transition s’inspire des principes de la permaculture (Rob HOPKINS, fondateur du mouvement était professeur de permaculture au collègede Kinsdale enIrlande) avant de rejoindre Totnes en Angleterre.
Voir notamment la notion de résilience obtenue par les réseaux de relations diversifiées comme dans un écosystème.
La formation officielle en permaculture est formalisée par le «Permaculture Design Certificate» (PDC) à l’issue d’un stage de 72h (qui existe maintenant en France).
LES PRINCIPES DE LA PERMACULTURE :
Ils reposent sur les principes de fonctionnement des écosystèmes (en les simplifiant considérablement ...).Un système est constitué d’éléments vivants (plantes, animaux) ou artificiels fonctionnant en réseau, avec des relations entre eux : La durabilité, la résilience du système repose sur la quantité deconnexions entre les éléments (plus que sur le nombre d’éléments).
Ce sont ces connexions que la permaculture vise à mettre en place.
EXEMPLES DE PRINCIPES (Mollison) :
Chaque élément assure plusieurs fonctions (S’amuser par exemple à lister toutes les fonctions d’un arbre, on en trouve facilement plusieurs dizaines ...).
Chaque fonction est assurée par plusieurs éléments.
Les productions des uns sont les ressources des autres (LA NOTION DE DÉCHET N’EXISTE PAS DANS LA NATURE).
Une ressource nécessaire à un élément qui n’est pas assurée par un autre élément implique une importation extérieure (pétrole?).
La production d’un élément qui n’est pas utilisée par un autre élément devient une pollutio n (un déchet).
Une fonction nécessaire au système qui n’est assurée par aucun élément du système impose du travail humain.
Chaque élément doit être placé dans le système afin de maximiser ses relations bénéfiques avec les autres (pas de déchet, pas d’importation, pas de travail, ... Et du rendement).
AUTRES PRINCIPES (plus sophistiqués) : 12 principes de Holmgreen.
voir http://permacultureprinciples.com/fr/
LES OUTILS pour aider à organiser au mieux les ystème et mettre les éléments au bon endroit :
Le Zonage d’un site:
Zone 0 à 5 : En allant vers une intervention humaine de plus en plus faible.
Zone 0 : Le logement
Zone 5 : La nature
Les secteurs:
D’où viennent les vents dominants, l’ensoleillement d’hiver et d’été, etc
EXEMPLE d’éléments connectés :
L’association d’une vigne et d’une baie vitrée. La vigne produit des fruits, elle protège la baie vitrée avec ses feuilles l’été, elle perd ses feuilles en hiver et laisse passer le soleil qui va réchauffer la maison, le toit de la maison récolte l’eau de pluie qui va arroser la vigne, les feuilles de vigne tombent au sol et enrichissent la terre, etc...
L’aquaponie : Des poissons sont élevés dans une mare ou un bassin, les rejets des poissons vont nourrir des légumes comestibles qui en même temps vont purifier l’eau des poissons. Le système produit des poissons et des légumes sans produire de déchet (ce qui constitue un vrai problème en aquaculture classique).
La serre accolée au poulailler : La serre réchauffe les poules l’hiver en journée, les poules dégagent de la chaleur la nuit, les poules dégagent du CO2 utilisé par les plantes de la serre, le toit de la serre recueille l’eau de pluie pour les poules, etc...
Zone 0 à 5 : En allant vers une intervention humaine de plus en plus faible.
Zone 0 : Le logement
Zone 5 : La nature
Les secteurs:
D’où viennent les vents dominants, l’ensoleillement d’hiver et d’été, etc
EXEMPLE d’éléments connectés :
L’association d’une vigne et d’une baie vitrée. La vigne produit des fruits, elle protège la baie vitrée avec ses feuilles l’été, elle perd ses feuilles en hiver et laisse passer le soleil qui va réchauffer la maison, le toit de la maison récolte l’eau de pluie qui va arroser la vigne, les feuilles de vigne tombent au sol et enrichissent la terre, etc...
L’aquaponie : Des poissons sont élevés dans une mare ou un bassin, les rejets des poissons vont nourrir des légumes comestibles qui en même temps vont purifier l’eau des poissons. Le système produit des poissons et des légumes sans produire de déchet (ce qui constitue un vrai problème en aquaculture classique).
La serre accolée au poulailler : La serre réchauffe les poules l’hiver en journée, les poules dégagent de la chaleur la nuit, les poules dégagent du CO2 utilisé par les plantes de la serre, le toit de la serre recueille l’eau de pluie pour les poules, etc...
LA PERMACULTURE APPLIQUEE AU JARDIN :
Un modèle d’écosystème en climat tempéré : La forêt : 7 étages de végétation, ramenés à 3 dans les jardins forestiers.Favoriser les plantes vivaces (y compris les légumes) et tenter de rendre pérennes les plantes annuelles (plantes qui se ressèment seules, etc...) pour limiter le travail.
Exemple : Carré de mâche qui se ressème, carotte dont on coupe l’extrêmité avec les feuilles et que l’on replante, tomate en fin de saison que l’on enfouit sous le paillage pour la saison suivante.
Couvrir le sol de façon permanente comme dans une forêt de façon à stocker le carbone (la permaculture considère qu’il s’agit là d’un stockage d’énergie) et nourrir la vie du sol.
A priori ne pas travailler le sol (il y a néanmoins des tolérances :J ardinage biointensif développé par John Jeavons en Californie pour les annuelles).
Favoriser les effets de bordures, les plus productives dans la nature (eau/terre, clairières, ...) d’où la forme sinueuse et compliquée des jardins en permaculture (mandala, buttes, trous de serrure).
Utiliser la «3ème dimension» comme en forêt (jardins verticaux, fruitiers le long des murs d’immeubles au sud, treilles ...)
Diversifier les productions en mélangeant tout pour faire travailler les plantes «en équipes» qui se renforcent mutuellement. Jamais de plantes en «rangs d’oignons».
Exemple 1 : Les 3 soeurs en Amérique du sud : Maïs, courges, haricots. Le haricot apporte l’azote, le maïs sert de tuteur aux haricots, les courges apportent de l’ombre et de l’humidité : Ces 3 éléments se soutiennent mutuellement. De plus, les protéines du maïs et des haricots se complètent et les courges apportent des vitamines : Cet ensemble apporte donc un repas complet.
Exemple 2 : Aquaponie, des poissons dans une mare ou un bassin, les rejets des poissons vont nourrir des légumes comestibles qui en même temps vont purifier l’eau des poissons.
Localiser et arranger les plantes pour une productivité maximale : Des arbres fruitiers hauts côté nord, des arbustes à petits fruits dessous au sud, puis des légumes au sol => Imiter une clairière forestière.
Favoriser le compostage en surface (à froid) plutôt que le compost «chaud», Mollisson considère que ce dernier devrait-être exceptionnel car la perte d’énergie est considérable sous forme de chaleur (sauf si cette chaleur peut servir à chauffer de l’eau par exemple ou une couche chaude ...).
Exemple : Faire pousser des concombres sur l’extérieur d’un cylindre en grillage et utiliser l’intérieur comme compost en surface en versant des déchets de cuisine et végétaux.
Bannir les pelouses entretenues et tondues (véritable bête noire de Bill Mollisson compte tenu de la consommation d’eau, d’intrants, d’énergie pour une production alimentaire nulle).
Cultiver intensivement de tous petits espaces, y compris les toits, les murs, etc ... => Jardinage urbain :
Exemple 1 : La micro ferme «Path to freedom» à Pasadena (LosAngeles/ Califormie), produisant 3 tonnes de nourriture par an sur 400m2 !!!!
Exemple 2 : Le jardin forêt de Mikeet Julia Guerra en Angleterre sur 10m x 4m !!
LA GESTION DE L’EAU EN PERMACULTURE
Inspirée du cycle de l’eau dans la nature (l’eau coule des montagnes vers la mer et de façon générale des points hauts vers les points bas en assurant une foule de fonctions avant d’arriver à la mer).Collecter l’eau de pluie le plus haut possible afin de pourvoir ensuite la gérer par gravité sans pompes ni énergie apportée (à l’opposé de la tendance générale qui consiste à enterrer les cuves ... et en suite à pomper l’eau en consommant de l’électricité).
La faire circuler le plus lentement possible (la permaculture considère l’eau comme une forme d’énergie qu’il faut capter, stocker et garder le plus longtemps possible avant qu’elle ne quitte le site).
Exemple : Réservoir en hauteur, irrigation par gravité, trop plein dans une mare, trop plein de la mare infiltré dans le sol d’une zone humide.
Utilisation des baissières (fossés parallèles aux courbes de niveau) pour infiltrer l’eau dans le sol (le contraire des drains qui cherchent à évacuer l’eau le plus vite possible).
Dans une maison : Utiliser plusieurs fois l’eau (douche puis chasse d’eau, eau de rinçage de la vaisselle pour arroser des arbres ...).
SITES :
http://permacultureprinciples.com/fr/:PrincipesdeHolmgreenhttp://www.spirale.attac.org/node/596:VidéodujardindesfraternitésouvrièresenBelgique
http://www.permaculturedesign.fr/:Pasmaldetechniquesexpliquées.
http://www.fermedubec.com/ferme.aspx:FermeenpermacultureenNormandie
http://asso.permaculture.fr/:Association«brindepaille»
....ET beaucoup d’autres ....
Merci pour ce compte-rendu et merci Michel. C'est très intéressant.
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